Attention: les pratiques agricoles mentionnées dans cet article sont celles utilisées dans ma région (Condroz-Belgique).
Tout apiculteur en zone de culture s’est déjà posé cette question en fin d’été: « ce champ a-t-il été semé de colza ou de moutarde? » Aux premiers stades de développement, ce n’est pas toujours évident pour un oeil non-averti, surtout que l’implantation se fait aux mêmes périodes (de mi-août à mi-septembre par ici) et qu’il s’agit de plantes très voisines.
Le plus simple est évidemment d’entretenir de bonnes relations avec les agriculteurs et de directement leur demander! 😉 Nous avons à apprendre d’eux et eux de nous!
Morphologiquement, les 2 plantes sont quasiment identiques au stade cotylédons mais des différences existent déjà! La plantule de moutarde est d’un beau vert clair flashy tandis que le colza est d’un vert plus glauque, presque gris-bleuté . Les premières vraies feuilles de moutardes sont + découpées et dentelées que celles du colza.
Ci-dessous, de la moutarde, 2 semaines après la levée.
Ci-dessous, du colza au stade cotylédons, début « 2 premières feuilles »
Mais le plus important à observer quand on a un doute est le travail d’implantation effectué par le cultivateur. En effet, ces 2 plantes, bien que très voisines n’ont pas du tout le même chemin cultural ni la même finalité. La moutarde est implantée en tant que couvert végétal (CIPAN-engrais vert), ne sera pas récoltée mais détruite et laissée sur place (destruction mécanique ou plus souvent par le gel en cours d’hiver). Le colza, lui, résiste au gel et terminera son cycle au printemps suivant avec la floraison et la moisson de ses graines pour la production d’huile. Cela engendre de grosses différences culturales, avec des exigences bien plus importantes pour le colza, puisque lui engendrera une récolte, contrairement à la moutarde!
Pour faire simple et sous forme de tableau, les différences culturales:
COLZA | MOUTARDE |
Labour profond, décompactage avant semis | Simple déchaumage superficiel de la culture précédente |
lit de semence (terre affinée) | mottes grossières |
Désherbage (sol « propre ») | pas de désherbage (repousse de graminées par ex.+ « mauvaises herbes ») |
semis en sillon | semis souvent à la volée |
20 à 40 plants au m² Aspect espacé | +/-100 plants au m², parfois associée à d’autres espèces Aspect dense |
entretien post-levée (anti-limaces par ex) | pas d’entretien de la culture (pas d’impératif de réussite) |
Non-gélif | Détruite à -5°C/-10°C |
Floraison le printemps suivant | Floraison la même année calendaire que le semis (si conditions météo optimales) |
ci-dessous, colza en début de levée
Moutarde quasiment semée au même moment que le colza ci-dessus.
colza stade 4 feuilles (ci-dessous)
Colza en cours en automne (ci-dessous)
Floraison de la moutarde en automne
moutarde détruite par le gel
Colza après une période de gel et de neige
Formation des hampes florales du colza au début du printemps
Et…la promesse de belles récoltes!!!
Semis du colza chez David Forge (Chaîne agricole)
Pour quels insectes le colza est-il intéressant ? Quelques plants se sont invités dans mon jardin dans lequel je n’ai planté et semé que des végétaux sauvages indigènes. Je n’ai pas réussi à identifier les insectes qui s’intéressent à cette plante, des diptères peut-être ? Si quelqu’un a des infos je suis preneuse
Pour tous les butineurs. Le colza est très riche en nectar et pollen.