Avec l’aimable contribution de Jean-Michel L. de Ferrières
Voici un petit reportage sur la construction d’une tourbière artificielle destinée à accueillir des plantes carnivores rustiques sous nos climats. La construction est assez simple et ne nécessite pas de connaissances particulières; il y a, néanmoins, quelques règles à respecter.
Tout d’abord en terme d’exposition, la tourbière doit pouvoir bénéficier d’un ensoleillement important nécessaire à la croissance des plantes carnivores. Idéalement, il faudra éviter les expositions ventées responsables d’une évaporation trop importante. Enfin, une arrivée d’eau de pluie à proximité permettra de compenser les pertes hydriques sans trop de soucis.
Tout d’abord le plus éprouvant, le creusement de la fosse (ici +/- 10m³). Vu l’utilisation d’une bâche pour étang pour assurer l’étanchéité, les précautions d’usage sont de mises: nivellement à réaliser avec soins, enlèvement de tout objets contondants comme les pierres, racines,…
Mise en place de piquets imputréscibles (ici de l’azobé) destinés à soutenir une bordure en plastique. La tourbière étant par définition un milieu pauvre en éléments nutritifs, il faut, en effet, veiller à ce que l’eau de ruissellement n’y pénètre pas.
Bordure écolatte mise en place
Mise en place du feutre de protection et de la bâche EPDM Firestone
Dans un soucis d’économie de tourbe blonde, de meilleure inertie thermique et d’une plus grande capacité de rétention d’eau, le fond de la tourbière a été garni de boîtes en plastiques trouées. Là aussi, l’emploi de feutre recouvrant les arêtes coupantes des boîtes permet d’éviter tout déchirement de la bâche.
Afin de pouvoir vérifier les niveau d’eau dans la tourbière,un piézomètre « maison » fût installé. Il consiste en un bac (ici une poubelle) dont le fond est ôté. Cette poubelle est ensuite siliconnée à un des bacs de rétention.
Tout le dispositif est recouvert d’un textile non-tissé qui permettra d’éviter le colmatage des bacs de rétention par la tourbe. On peut également distinguer le tuyau d’évacuation du trop plein, directement inclus dans un des bacs.
La fosse est ensuite remplie avec un mélange de tourbe blonde, d’écorce de pin, de sable de rivière et de billes d’argex. Les proportions ne sont pas déterminantes à condition que les matériaux utilisés soient inertes et non-calcaires.
Le trop-plein est ensuite mis en place de manière définitive en traversant la bâche (collage aisé) et aboutira dans un puisard
Viennent ensuite les finitions: ajustement et découpage des excédents de bâche, nivellement du substrat, création d’un petit ruisseau en circuit fermé alimenté par une pompe. A noter que le fond du ruisseau est tapissé de feutre afin d’éviter l’entraînement de la tourbe dans le système de pompage. Une petite mare a également été crée pour accueillir une utriculaire aquatique.
Et voilà, c’est presque fini! Le plus gai maintenant: les plantations!
Quelques semaines plus tard…