Depuis cette année, j’observe que les abeilles mettent une éternité à étirer les cires gaufrées que je leur fournis et quand elles y parviennent, ce n’est pas terrible comme construction. On pourrait incriminer la mauvaise météo, certes…Mais ensuite la reine met une autre éternité à pondre ces cadres et quand elle y parvient, les premières générations de couvain sont en mosaïque…Après quoi, ça se régularise au fur et à mesure du noircissement des cadres (un comble!!!). Par contre les cadres de la saison dernière et les cadres à mâles sont construits et pondus tout à fait normalement…
Voici 2 cadres venant de la même ruche de production, ils y sont côte à côte. Le cadre neuf étant l’un des derniers introduits il y a +/- 3 semaines. Pour les premiers de la saison et du même lot, le problème s’est progressivement estompé pour ne plus laisser de trace à présent.Je pense que le problème aurait été moins visible une année normale, le facteur météo ayant sans aucun doute amplifié le problème initial.
Je ne suis pas le seul à faire cet inquiétant constat, voici un extrait d’une vidéo d’un apiculteur du sud de la France (Franz Henkel filmé par The Black Bee (sur Facebook) )
Voir aussi CET ARTICLE
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Mise à jour du 04/09/2016: le problème prend de l’ampleur et semble d’échelle européenne, une enquête est même à présent ouverte. Voici le courrier d’Eliane KEPPENS et du comité FAB-BBF:
» [abeilles] Enquête sur les cires – Liste Abeilles – ‘Yahoo Mail’
Merci à tous de compléter le questionnaire bilingue sur le site www.fab-bbf.be
La Fédération Apicole Belge recense les cas de “ couvain en mosaïque” Des analyses seront réalisées sur les cires douteuses ( Fournisseur connu et N° lot indispensables) Officiellement, les distributeurs de cire doivent répondre aux conditions imposées par la Commission (réglementation européenne 1069/2009 sur les sous produits animaux). On peut émettre l’hypothèse que vu la situation de crise connue actuellement sur le marché de la cire, certains opérateurs n’hésitent pas à ajouter des substances étrangères à ce produit qui devrait n’être que d’origine animale (production glandulaire de l’abeille). Certains composants pourraient générer des problèmes. Ce cas a déjà été rencontré dans d’autres pays (Pologne il y a quelques années). Diffusez ce message à un max d’apiculteurs dans tous le pays » |
Je viens d’envoyer un échantillon de mes cires à problème au CARI. A suivre…
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Mise à jour du 07/09/2016: l’analyse de quelques échantillons allemands révèle: ‘ »Kohlenwasserstoffe » (91,5 et 88,4%)… se traduit par « hydrocarbures » et GC-analitik « Kein Bienenwachs erkennbar » = »analyse en chromatographie gazeuse:pas la moindre trace d’une cire d’abeille! »
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Mise à jour du 10/09/2016: résultats d’analyse d’une cire gaufrée commercialisée en Belgique cette année et provenant d’un cirier du sud de la France (dép 38). On trouve toutes les molécules utilisées dans la lutte contre Varroa dont certaines sont interdites depuis un moment à cause de leurs effets neurotoxiques et de leur rémanence. Le fait que ces substances soient détectables est déjà, pour moi, un indice inquiétant. Et ici, elles sont même quantifiables ce qui est encore plus interpellant. Quand on connait la sensibilité de l’abeille aux substances chimiques, on peut s’inquiéter de l’effet cocktail ici présent qui amplifie la toxicité des molécules individuelles. Je vais essayer de trouver les doses limites à ne dépasser dans le domaine de l’apiculture pour avoir une idée précise de la toxicité ou non de cette cire.
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« Bonjour,
4,Place Croix du Sud
1348 LOUVAIN-LA-NEUVE
BELGIQUE »
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A suivre…
Encore une fois, l’appât du gain l’emporte sur l’éthique et la santé de l’abeille. Les cires sont importées dont on ne sait où, sont coupées à la stéarine, des cires de cadres de corps sont utilisées avec tous les résidus possibles et imaginables. Lorsqu’on analyse la cire d’abeille, on y trouve des molécules exogènes en grand nombre. Celles que les apiculteurs ont utilisées en faisant certains traitements contre le Varroa (Amitraz par ex) ou celles présentes dans l’environnement (pesticides…). Toutes ces molécules liposolubles s’accumulent dans la cire, qui, rappelons-le, est un corps gras.
Mais que faire? 🙁
Vais-je ne devoir compter que sur ma propre cire pour gaufrer mes nouveaux cadres? Impossible…Je ne produis même pas la moitié de mes besoins en feuilles de cire.
Ne mettre que des amorces de cire et laisser les abeilles construire tout elles-mêmes? C’est envisageable mais cela fait baisser la production de miel (c’est un moindre mal), les cadres sont plus fragiles mais surtout les colonies me construiront beaucoup de cadres à mâles, ce qui n’est pas l’idéal.
Acheter de la cire bio certifiée? Oui, possible mais c’est horriblement cher et quid de la qualité réelle du produit?
Passer en ruches Warré ou TBH? C’est une apiculture qui ne me convient pas et qui complique toutes les phases d’élevage…
Cadres à jambage? A essayer! Peut-être l’année prochaine…
Cela fait longtemps que cette question me trotte dans la tête sans que je puisse trouver de solution acceptable…
Puis on vient pleurer que l’abeille va mal mais on ne fait rien pour qu’elle aille mieux…même au niveau du commerce apicole. Désolant… 🙁