Isolation des ruches

On entend souvent qu’en hiver, les abeilles craignent plus l’humidité que le froid. Certes, il y a  sans doute une part de vérité mais comme j’aime toujours tout vérifier par moi-même, je me suis livré à quelques petites expériences. D’autant plus que, utilisant plusieurs sortes de ruches et ruchettes (bois, plastique, polystyrène), je constate au fil des ans une différence de comportement et de configuration de grappe selon le matériau de la ruche. La force moyenne des grappes se répartit, par ordre décroissant, dans les ruches en polystyrène, bois et enfin plastique. Il existe bien entendu des exceptions à ce constat et des différences en fonction de l’exposition des ruches et du climat. Les expériences menées ici ont été réalisées sur des ruches de même force, dans le même rucher et sur un échantillon de 2X5 ruches. Ces constatations n’engagent, bien entendu, que moi!

Ruche 12 cadres en bois, bien isolée.

Ruches polystyrène parfaitement isolées, ici une mini+ et une ruchette 6 cadres.

 

 

Voici une ruche Nicot sans aucune isolation, juste le nourrisseur posé sur les cadres. La température extérieure est de 4°C. On constate que la grappe monte difficilement dans le corps de ruche. On peut en déduire que les échanges entre abeilles sont relativement limités, chaque ruelle se comportant comme une mini grappe. Je pense sincèrement que c’est préjudiciable!

 

La photo ci-dessous montre une colonie dans une ruche Nicot avec un couvre-cadres en panneau stratifié de 12mm d’épaisseur. Un panneau de styrodur de 20mm est placé dans le toit de la ruche. On remarque de suite que la grappe est beaucoup plus lâche et que les échanges entre abeilles sont facilités.

La même réflexion peut se faire concernant les tiroirs de fond de ruche. La tendance actuelle est de laisser les fonds ouverts toutes l’année à l’exception des périodes de comptage de Varroa et à la reprise du couvain, de +/- mi-janvier jusqu’aux premières vraies rentrées de nectar. Il serait également intéressant de faire des comparaisons objectives!

 

A suivre…

 

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23 reflexions sur “Isolation des ruches

  1. SOUDANT Gaëtan

    salut Fred – belle expérience dont on peut tirer des enseignements. Pour les plateaux – le débat n’est toujours pas tranché – à étudier avec la reprise de la ponte et donc d’un besoin accru de chaleur – nécessitant de puiser dans les réserves. Il y aura alors différence entre alimentation des réserves de miel-pollen de qualité et obligation de faire une soudure à base de candi…ce n’est quand même pas la même qualité !.

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Merci! En apiculture, on trouve tous les avis…et souvent contradictoires. C’est pour cela que je teste tout par moi-même, c’est du boulot mais je sais à quoi m’en tenir! 😉

  2. valérie, Bee happy et moi aussi

    merci pour le partage :o)
    ici isolation par le haut et plateau fermé
    et ça donne de bon résultat au printemps de belle colonie :o)

  3. Dédé

    Bravo Fred, pour moi, un truc qui me  » chiffonne  » c’ est les plateaux, en effet quand ils sont placés, l’ humidité augmente considérablement, c’ est très mauvais pour nos filles !!!
    Peut-etre en faisant un trou central de 30 mm l’ eau pourrait s’ écouler, j’ ai pas encore tester.

  4. soufi

    Bonjour Fred.
    vous dites dans votre vidéo de « mise en hivernage » que vous ne trouvez pas de différences entre plateau ouvert ou plateau fermé .Je voudrais bien avoir beaucoup plus d’informations .Quelle est votre conclusion sur ce sujet car j’ai contacté les américains ,les arabes,les français et jusqu’à présent j’ai pas eu de réponse précise .L’un disait plateau ouvert toute l’année,l’autre disait « plateau fermé toute l’année.Qui suivre ? Merci

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Hello!
      J’ai laissé les tiroirs cet hiver, je verrai bien. Mais je n’ai jamais remarqué de différences notables dans le passé alors que j’avais oublié d’enlever les tiroirs sur certaines caisses… A mon avis, ce n’est pas hyper décisif dans la qualité de l’hivernage. A+

  5. Christian

    Hello Fred. ..
    As-tu désormais plus de recul sur l’isolation la plus intéressante à mettre en oeuvre ?
    Je suis à 1000 m dans le parc du Vercors.
    Cette année j’ai testé en laissant le nourrisseur nicot en place et mousse + isolation alu.
    J’ai constaté sur 2 ruches sur 15 des traces d’humidité importante sur le toits en bois .
    J’ai également rajouté les tiroirs nicot lors des périodes de grands froids de cet hiver .
    Je n’ai eu pour l’instant qu’une colonie de morte mais selon mon technicien sanitaire il s’agirait du varroa.
    Je pense que l’hiver prochain je vais revenir à mon couvre cadre et tout en bois avec une isolation plus mince .
    Pour l’instant je suis tes conseils et n’ouvre pas, mes zazas dévorent mon candi maison, difficile de trouver le bon équilibre car elles rentrent aussi beaucoup de pollens de noisetiers.
    Mais vendredi la météo annonce de la neige …alors que depuis 2 semaines la température sur les toits en tôles dépassent 26 degrés ..
    Alors pour l’instant stand bye et on verra en mars.
    Cordialement
    Christian

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Salut!
      Je n’ai aucune perte cet hiver, ni sur les isolées, ni sur les autres. Je n’ai donc pas de conclusion définitive mais je reste persuadé qu’une bonne isolation de la partie supérieure de la ruche est favorable.
      Retour en hiver ici aussi, ça caille aujourd’hui! Il ne faut pas vouloir aller plus vite que la musique! 😉
      A+ et bonjour dans le Vercors!

  6. CAROLI

    J’isole mes ruches depuis 2013, année ou j’ai repris l’apiculture après un arrêt de 16 ans pour cause de vandalisme, de varroas et distance du rucher. Je n’ai pas de DADANT, je suis en version CLAERR, mais à ma façon avec plateau NICO depuis cette année. Je n’ai pas de perte depuis 2013 et je ne donne jamais de candi.

  7. Hermant Patrick

    Question sur la mise en place d’un plastic au dessus des cadres de corps des ruches , ensuite isolant styrodur de 3 cm épaisseur avant de refermer avec le toit métal ? quid d’une éventuelle condensation du au plastic ? J’attend une réponse au plus tôt. Merci d’avance Hermant Patrick.

  8. Hermant Patrick

    Bsr, merci de votre réponse , c’est la première fois que je pratique ainsi , avant je laissais le plancher en bois car plus facile pour retourner un pot de miel le moment venu en guise de stimulent à la sortie d’hiver , sinon je refermais le trou de nourrissage avec un plexi , je laissais la hausse vide en place avec de la laine de roche et un panneau de styrodur et le toit métal . je suis un peu dérouté car plusieurs écoles en pratiques . Hermant P.

  9. Marcel

    Bonsoir.
    2 questions svp. Le challenge, installer et maintenir qqs colonies (4) à 1250m dans les alpes en Dadant 12c (récup, je prends). Et j’adapte : Le corps est augmenté d’une hausse, avec glissières et 1/4 de tour pour proposer une bâtisse chaude, et donc bidouillage/augmentation hauteur des cadres (43cm, filés). Bee-space copié sur vos avis… Et une bonne isolation. Et j’envisage la Carnica. Mes questions :
    ça semble cohérent, tout ça ? Et plus pratiquement :
    En bâtisse chaude, si les rives sont le gros des réserves et que la grappe se forme plutôt au centre et/ou vers le sud, le risque d’une perte de contact avec une bonne part de ces réserves semble grand. Elles savent se débrouiller si tous les paramètres sont dans le vert ? Ou les aider à traverser, en donnant du miel judicieusement placé ? En gros, ça se déplace comment, une grappe, pendant 6 ou 7 mois de frigo ?..
    D’avance merci, pour ça et pour l’ensemble de votre oeuvre…

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Salut. Pourquoi augmenter le volume de base? J’ai +/-8 mois sur 12 sans rentrées de nectar par ici, des abeilles prolifiques et une conso moyenne de 11-12kgs sur l’hiver. Les réserves doivent être présentes en couronne sur tous les cadres, et pas cantonnées aux rives, le risque d’isolement de la grappe est très faible: la consommation (qui augmente avec la reprise de la ponte) laisse la place pour le couvain. A condition d’hiverner des colonies fortes bien entendu (grappe serrée=taille d’un ballon de foot). Les problèmes de famine avec des cadres de provisions à proximité sont le fait de colonies faibles, souvent conséquentes à un problème de Varroa. L’hivernage est une chose compliquée mais qui conditionne tout le déroulé de la saison. Ce qui précède est valable chez moi, en montagne je ne suis le mieux placé pour vous donner des conseils + précis. 😉
      A+
      Fred

  10. Marcel

    J’oubliais de préciser : Je compte bien sûr resserrer avec partition isolée, pas laisser sur 10 ou 12c… A propos de cadres, la largeur des Dadants revient à séparer aussi beaucoup, sinon autant, l’Est et l’Ouest des réserves. Un pot de miel au centre « garant-t-il » un accès hivernal optimum aux réserves, dans ce cas comme dans le précédent (nord sud) ?

  11. Marcel

    Augmenter le volume n’est pas l’idée, au contraire, mais la hauteur des cadres, c’est pour justement augmenter le stockage au dessus et pouvoir bien resserrer. J’ai toujours entendu et lu que le manque de hauteur des corps était un problème en région vraiment froide, pour cette raison. ça me semble pertinent, mais votre avis est le bienvenu.
    Désolé pour le chevauchement des messages.

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Pour moi, ce n’est pas un point essentiel car la colonie se développe préférentiellement en hauteur. La colonie se retrouvera toujours à un moment contre le couvre-cadres quelle que soit la hauteur sous plafond. Les partisans de l’apiculture « naturelle » ( mais ce n’est pas de l’apiculture stricto sensu dans ce cas!) mettent en avant la conformation étirée verticalement des colonies « sauvages » , pourquoi pas…mais c’est se compliquer la vie sans réelle preuve de l’efficacité dans l’optique d’une apiculture en ruches.

  12. Marcel

    En l’occurrence, ce bidouillage facile me plaît bien (1/4 de tour et bâtisse chaude, cadres allongés). Si ça peut aider la colonie, alors comme vous dites, pourquoi pas. S’il y a doute, je vais le faire pencher au bénéfice même très potentiel de l’abeille. Avec très peu de ruches, on peut se permettre de bricoler un peu. Et de tester, au risque d’inutilité.
    Je note, pour l’hivernage habituellement bien géré par la colonie. C’est tout ce que je souhaite, assister et aider seulement si besoin. Les conditions ici sont rudes du fait de leur irrégularité constante et d’une forte amplitude thermique. 80cm de neige en Mai, c’est pas anormal. J’essaye d’anticiper au mieux.
    La neige est toujours là et bien là, mais les bouleaux sont en montée de sève, et pas qu’un peu.
    Merci encore pour vos avis et conseils.

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      C’est clair que chaque situation a ses spécificités, avantages et contraintes. L’observation et l’expérience de terrain sont les choses les + importantes pour gérer son apiculture.
      Bonne continuation! 😉

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