Apiculture: Utilisation d’un modérateur d’acidité à l’acide oxalique dans la lutte contre Varroa

ATTENTION! Seuls sont autorisés les produits bénéficiant d’une AMM comme le Varromed®, Oxuvar® , Varroxal® et Oxybee®. Les informations de cette page sont fournies à titre purement indicatif.

Je vous propose ici une méthode d’utilisation d’un modérateur d’acidité à l’acide oxalique pour vos ruches.

Les recherches ont montré l’efficacité d’une solution sucrée (50/50 ; eau/sucre) contenant  de 35 à 40 grammes d’acide oxalique par litre de sirop. Le dosage par ruelle occupée est de 5-6 ml, cela correspond à 20 ml pour une petite colonie, 30 ml pour une colonie moyenne et 40-50 ml pour une colonie forte.

La recette est très facile: on dilue de 35 à 40 g d’acide oxalique dihydraté (Varroxal® par exemple) dans +/- 300ml d’eau et on complète jusqu’à un litre avec du sirop de nourrissement du commerce. Sachant que le sirop de base est dosé à  70% de sucre, on arrive au final à une solution à 50% de sucre. Bien sûr, rien n’empêche de cuisiner son propre sirop…Les autres préparations du commerce sont prêtes à l’emploi ou après mélange extemporané des ingrédients fournis. 
Attention en manipulant cet acide; gants et lunettes de protection recommandés!

Pour l’application, voici une vidéo « maison »!

Note concernant le dosage d’acide oxalique dans l’utilisation en dégouttement

Chaque année, je reçois des échos de pertes de reines après dégouttement; que ce soit après quelques jours suite à la découverte de la reine morte au pied de la ruche soit par constatation lors de la visite de printemps. A (presque) chaque fois, le dosage était inapproprié alors qu’il résulte de l’utilisation de produits commerciaux bénéficiant souvent d’une AMM. Je le répète: le dosage est de 35 à 40g d’acide oxalique dihydraté par litre de sirop 50/50. Tout autre dosage supérieur mettra en péril vos colonies et vos reines!

Ce genre de dosage – le double parfois!!! – discrédite totalement un traitement qui a pourtant fait ses preuves d’efficacité et d’innocuité!

Prudence donc!!!

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19 reflexions sur “Apiculture: Utilisation d’un modérateur d’acidité à l’acide oxalique dans la lutte contre Varroa

  1. Penot JP

    Bonjour
    Peut-on faire ce traitement sur une ruche Warré?
    Cela nuit-il à la future récolte, étant donné qu’on récupère le miel sur ces rayons?
    merci

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Bonjour.
      Une colonie d’abeilles est une colonie d’abeilles, quelle que soit la boîte! 😉 Pour les résidus dans le miel, normalement l’AO est agréé bio, donc pas de problème à mes yeux. A vérifier auprès des spécialistes de la Warré.
      A+

  2. DHERMY Jean Christophe

    Bonjour fred
    Juste te dire que j adore toutes tes vidéos et ta façon de nous expliquer simplement les choses. Grâce à toi ma passion pourrais bien devenir professionnelle.
    Je souhaiterais acquérir aux printemps des reines ou colonnies buckfast, peux tu m en vendre ou me donner des adresses.
    Encore merci
    JC

  3. Joseph Haloua

    Salut Fred,
    Prépares tu la solution juste avant utilisation? Peut-elle être stockée sans que l’acide ne dénature le sirop ou perde son efficacité ?

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Bonjour,
      Je la prepare juste avant utilisation. Il est possible de la garder qques semaines mais impérativement à 4°c sinon elle se dégrade. Vu le prix peu élevé, je ne prends pas ce risque . A+

  4. thimonier

    merci pour ce rappel
    à quelle époque enlèves-tu les tiroirs ?
    pour le moment ils ne sont là que pour le comptage du varroa ?

  5. Olivier V

    Bonjour,

    Quelles conclusions sur les tiroirs Nicot ? Ouverts ou fermés à privilégier ?
    Pour ma part j’utilise le compromis suivant : je pousse le tiroir au maximum jusqu’à raz du bord avant de la planche d’envol. Ce permet de laisser une petite aération à l’arrière. Je trouve sur le principe quand même assez étrange de laisser un « trou » sous une grappe d’abeille, même si c’est la mode actuellement.
    Par ailleurs je teste aussi les « foot chamber » ou « réhausse de plancher » d’une hauteur d’une demi hausse. J’ai l’impression que ça donne une soupape de sécurité supplémentaire pour l’essaimage : quand elles commencent à construire sous les cadres il faut réagir vite. De plus en hiver ça les isole un peu plus du plancher. Je n’ai par contre aucune donnée vraiment probante…

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      J’ai laissé les tiroirs tout l’hiver et à première vue (je n’ai pas encore ouvert les ruches), je n’ai aucune mortalité… Difficile de tirer des conclusions.

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Salut! Normalement, après l’Apivar, il n’y a pas besoin de faire un traitement d’appoint à l’AO. Mais, comme cette année, quand les comptages post-traitement ne sont pas bons et qu’on est visiblement en année de forte infestation, le dégouttement est nécessaire. Habituellement c’est 3 semaines après les premières vraies gelées pour être théoriquement hors couvain, c’est ça l’important. Cela dépend donc des régions et des conditions météo…ici c’est communément entre Noël et nouvel an mais c’est possible à partir du 15 décembre et jusqu’au 15 janvier.

  6. guy danton

    Salut Fred !

    A ton avis, peut-on se fier sur la couleur des debris tombers sur le tiroir
    pour determiner la fin du couvain opercule ?

    si debris plus sombre : opercule de couvain
    si debris plus clair : opercule de provision

    si debris plus sombre presque absent : fin du couvain

    ?

    Encore merci et bonne fin d’annee,
    et une bonne prochaine 2020 !

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Salut. En théorie, ça pourrait être une indication…Mais la taille des débris me parait peut-être + fiable: petits=provisions, + gros=couvain. Je me fie + à mon expérience, à la météo et à la température sur les couvres-cadres. Froid=pas de couvain, dès que c’est tiède, couvain presque à coup sûr.
      A+

  7. guy danton

    Bonjour Fred ,

    Bonjour les amis ,

    Alors pour bien commencer l’année,
    rien de tel que de fustiger nos petits neurones survivants
    avec une petite devinette !

    ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
    Comment se doter d’une balance de précision ( 0.05 gr )
    pour moins de 2 euros ?

    pour doser son acide oxalique dihydrate par exemple.
    (Quand on a que 2 ou 3 ruches)
    ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

    > Soluce :

    – avec du matériel a 1 balle,

    – qui vient du pharmacien,

    – qui est gradue en 0.1 ml

    Bon sang mais c’est bien sur !

    > Avec une seringue !

    ? Mais comment ?

    ?????
    (‘~ ~`)
    ( ^ )

    Soient:
    – une seringue de 5 ml S1
    – une autre seringue S2, ou un tube plus large pour y loger la S1

    Pour 2 colonies:

    j’ai besoin de 2 x 50 ml, soit 100 ml de potion oxalique;

    a raison de 35 grammes d’acide oxalique AOD par litre de sirop 50/50;

    ce qui nous donne très précisément

    3.5 gr d’AOD dans 100 gr de sirop .

    > Protocole:

    – remplir S1 de 3.5 ml d’eau distillée à 4 degrés Celsius et 760 mmHg bien entendu

    – la plonger dans S2

    – S1 flotte à la manière d’un bouchon dans S2

    – marquer la ligne de flottaison avec un marqueur

    – vider S1 de son eau de calibration

    – remplir S1 de AOD, autour de 2.117 cm3, bien tasse par le piston de S1

    En effet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_oxalique

    Avec une masse volumique de AOD : 1,653 gr/cm3 a 20 degrés C,
    il vient

    3.5 gr :: 3.5 / 1.653 cm3 :: 2.117 cm3

    – et corriger en plus ou en moins pour accorder la ligne de flottaison
    sur la marque de calibration

    Et voila !
    C’est tout !

    Élémentaire ! N’est-ce pas ?

    Merci Fred pour ton blog,
    Bonne continuation.

    Merci a tous de votre attention

    et une bonne année 2020 !

  8. Jarode

    Salut,

    Au niveau du dosage, difficile de s’y retrouver quand on lit la littérature.
    Il y a tout d’abord l’étude suisse de 2001 à laquelle tu te réfères :
    https://www.ruche-apiculture.com/media/kunena/attachments/3642/os-traeufeln-2.pdf

    Il y a aussi une méta-analyse plus récente datant de 2006 qui conclue par une suggestion de dosage différent suivant la zone géographique : 45g/L pour le nord de l’europe, 60g/L pour le sud (certainement une question de température) :
    « The dose of approx 5 mL solution should be used per bee space; i.e., 30 mL on a small colony, 40 mL on a mediumsize and 50 mL on a large colony. Recommendations for Southern and Northern Europe are given as follows: for Southern Europe 6% oxalic acid dihydrate in sugar-water solution (1:1) (= 60 g oxalic acid dihydrate/litre) and the dose of 5 mL per occupied comb, for Northern Europe 4.5% oxalic acid dihydrate in sugarwater solution (1:1) (= 45 g oxalic acid dihydrate/litre) and the dose of 20–25 mL on a small colony, 25–30 mL on a medium-size and 30–35 mL on a large colony (European Group for Integrated Varroa Control, 2000). »
    source : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00892183/document

    Le problème de ces 2 études, c’est qu’elles sont réalisées dans un contexte de traitement hivernal et ne sont valable que dans ce cadre. Il semble en effet que le dosage adéquat soit très dépendant de la température ambiante ou du moment de la saison.
    Ceux qui en saison font des essaims et veulent traité à l’AO ne peuvent donc pas vraiment s’y fier.

    ++

    1. Fred l'Apiculteur Auteur de l'article

      Salut. C’est la méthode que j’utilise depuis + de 15 ans (j’ai été l’un des premiers dans le coin) avec entière satisfaction et inspirée de l’oxuvar de chez Biovet. Je ne l’utilise qu’en dégouttement hivernal car il est illusoire d’espérer des résultats satisfaisants en présence de couvain operculé. A+

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